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19 juin 2009

Egalité et élimination des discriminations (Mansoor Hekmat, Un monde meilleur Le programme du Parti communiste-ouvrier)

Mansoor Hekmat : Marxiste iranien, fondateur en 1978 de l'Union des militants communistes, il prend part à la révolution iranienne de 1979, et sera très marqué par la création de conseils ouvriers (shoras). Il refuse tout soutien au régime islamiste de l'ayatollah Khomeiny, contrairement à la majorité de la gauche, et dénonce le « mythe de la bourgeoisie nationale-progressiste ». Partisan du « retour à Marx », Mansoor Hekmat considérait que la classe ouvrière ne devait compter que sur ses propres forces, et qu'elle était la seule à avoir fait évoluer les choses positivement au cours du XX° siècle. Il considérait qu'il n'y avait jamais existé de pays socialistes, l'URSS et la Chine n'étant rien d'autre que des nationalismes bourgeois, qui n'avaient ni aboli le salariat et l'exploitation, ni communisé les moyens de production. Quoique inspiré par le communisme des conseils, Mansoor Hekmat accordait une grande importance à l'organisation et à la propagande, considérant que « le communisme à la marge de la société, ce n'est pas le communisme ». Il souhaitait ainsi concilier la lutte pour d'authentiques réformes sociales, notamment pour les droits des femmes, et le combat révolutionnaire. 2.4. Egalité et élimination des discriminations L'égalité humaine est le concept central du communisme ouvrier et un principe de base de la société socialiste libre qui doit être fondée avec l'abolition des classes, du système d'exploitation et de discrimination du capitalisme. L'égalité communiste est un concept bien plus large que la simple égalité devant la loi. L'égalité communiste, c'est l'égalité réelle de tous et toutes dans les domaines économiques, sociaux et politiques. L'égalité ne réside pas seulement dans les doits politiques, mais aussi dans la jouissance des ressources matérielles et des produits de l'effort collectif de l'humanité; l'égalité de statut social et dans les rapports économiques; l'égalité, non seulement devant la loi, mais aussi dans les relations des gens ente eux. L'égalité communiste, qui est en même temps la condition nécessaire du développement des diverses capacités et compétences individuelles et dans la vitalité matérielle et intellectuelle de la société, ne peut être réalisée qu'en mettant fin à la division en classes. La société de classe, par définition, ne peut être libre et égale. Notre lutte pour l'égalité et l'élimination des discriminations dans la société capitaliste existante fait partie intégrante de notre lutte vers la révolution sociale et pour mettre en place une société communiste libre. Notre parti se tient sur la ligne de front de toutes les luttes sociales contre les discriminations et toutes les inégalités et considère que les droits égaux et l'application à toutes et tous des lois, sans distinction de sexe, nationalité, religion, croyance, emploi, statut, citoyenneté, etc. doit être proclamée comme le principe cardinal, inviolable, de la loi. Toute loi et règlement qui est en violation de ce principe doit être immédiatement repoussée, et tout cas de discrimination par quelque individu, autorité, institution, étatique ou privée, doit faire l'objet d'une enquête judiciaire. Egalité des hommes et des femmes. Interdiction des discriminations sexuelles Les discriminations contre les femmes sont la marque de fabrique du monde actuel. Dans la plus grande partie du monde, les femmes se voient officiellement et légalement dénier les doits même les plus insignifiants reconnus aux hommes. Dans les pays économiquement arriérés, ou dans ceux où la religion et les vieilles traditions ont une plus grande prise politique sur la société, la structure administrative et culturelle, l'oppression des femmes prend les formes les plus grossières et les plus outrageantes. Dans les pays avancés, et même dans les sociétés où, grâce au mouvement du droit des femmes et aux luttes socialistes ouvrières, la discrimination sexuelle a apparemment disparue du texte même des lois, les femmes sont toujours, en pratique et sous de nombreux aspects, discriminées par les mécanismes de l'économie capitaliste et les traditions et croyances du chauvinisme mâle. En soit, l'oppression des femmes n'est pas une invention du capitalisme. Cependant, le capitalisme a développé ce legs détestable de l'histoire en pierre angulaire des relations économiques et sociales contemporaines. Les racines de l'inégalité des femmes aujourd'hui ne sont pas à trouver dans les croyances archaïques, ni dans l'héritage intellectuel et culturel de sociétés éteintes, ou dans les idées de prophètes ou de religions du Moyen Agen mais dans la société capitaliste industrielle moderne d'aujourd'hui, dans un système qui voir la division sexuelle dans le processus de production comme un facteur économique et politique important pour assurer la profitabilité du capital. Créer la flexibilité du travail, la compétition et les frictions entre travailleurs, maintenir l'existence de sections plus désavantagées dans la classe ouvrière elle-même comme moyen de ramener vers le bas les standards de vie de toute la classe, distordre la conscience humaine et la conscience de la classe ouvrière, en ressuscitant des préjugés archaïques : voila les véritables piliers de l'oppression actuelle des femmes dans le capitalisme moderne et pour l'accumulation capitaliste actuelle. Indépendamment de savoir si le capitalisme est ou n'est pas compatible avec l'égalité de femmes, à la fin du XXe siècle il est fondé sur l'inégalité et ne changera pas sans résistances violentes. Le Parti communiste-ouvrier lutte pour l'égalité complète et inconditionnelle des femmes et des hommes. Les lois et mesures majeures suivantes doivent être mises en place de manière à commencer à éliminer la discrimination contre les femmes : 1. Déclaration de la pleine et inconditionnelle égalité des droits des femmes et des hommes. Abrogation immédiate de toutes les lois et règlements qui violent ce principe. 2. mesures immédiates pour assurer l'égalité complète des femmes et des hommes dans la participation à la vie politique. Droit inconditionnel pour les femmes de prendre part aux élections et de détenir des positions et des charges politiques, administratives, judiciaires et autres. Abrogation de toute loi et règlement qui restreignent la participation égale des femmes à la politique et à l'administration. 3. Pleine égalité des droits et du statut des femmes et des hommes dans la famille. Abolition des privilèges de l'homme comme soit disant "chef de foyer", et mise en place de droits et d'obligations égales pour les femmes et les hommes en ce qui concerne le soin et l'éducation des enfants, le contrôle et l'emploi des finances familiales, de l'héritage, du choix de résidence, du travail ménager, de l'emploi, du divorce, et en cas de séparation, de la charge des enfants et de la division des propriétés familiales. Interdiction du Ta'addod Zowjat (droit islamique de mariage multiple pour les hommes). Interdiction du Seegheh (coutume islamique de location de femme). Abolition des obligations d'esclave pour les femmes envers leurs maris selon les lois islamiques et les traditions anciennes. Interdiction pour le mari d'avoir des relations sexuelles avec sa femme sans son consentement, même sans l'usage de la violence. De tels cas, sur la simple plainte de la femme, doivent être poursuivis comme viols. Interdiction d'imposer du travail domestique ou des tâches ménagères spécifiques aux femmes au sein de la famille. Imposition d'amendes sévères en cas d'abus, d'intimidation, de restriction de liberté, de traitement dégradant ou violent à l'égard des femmes et des filles dans la famille. 4. – Complète égalité des femmes et des hommes dans la vie économique et professionnelle. Egale application de la sécurité sociale et professionnelle aux hommes et aux femmes. Abolition de toute restriction aux emplois accessibles aux femmes. Pleine égalité des femmes et des hommes au niveau des salaires, des assurances sociales, des congés, des heures de travail, des métiers, des promotions, de la représentation des salarié-es à tous les niveaux. Mise en place de règles spéciales pour les entreprises de façon à assurer l'emploi et le déroulement de carrière, comme l'interdiction de licenciement des femmes enceintes, l'interdiction des travaux fatigants pour les femmes enceintes, et la mise en place sur le lieu de travail d'aménagements nécessaires pour ces femmes. 16 semaines de congés maternité et un an de congé parental. Ce denier doit pouvoir être utilisé par l'homme ou la femme d'un commun accord. Formation d'un service d'inspection et de conseils de surveillance pour contrôler la mise en place de ces règlements par les entreprises. – Formation de tribunaux pour l'égalité des droits, avec des pouvoirs de réglementation sur l'égalité des femmes devant l'emploi et sur le lieu de travail, public ou privé, commercial ou non. Lourdes mesures de rétorsion envers les entreprises qui enfreignent le principe d'égalité absolue des femmes et des hommes dans l'emploi. – Centres locaux gratuits et facilités telles que les centres de soins journaliers, crèches, jardins d'enfants, qui, en raison de la charge disproportionnée de travail domestique et de soins aux enfants qui pèse sur les femmes actuellement, facilitera l'entrée des femmes dans des champs d'activité variés hors de la maison. 5. Abolition de toutes les restrictions, codes moraux et arriérations et culturelles qui restreignent ou contredisent l'indépendance des femmes et leur liberté individuelle de citoyennes. Abolition de toute restriction au droit des femmes, mariées ou célibataires, de voyager et de choisir leur lieu de résidence, que ce soit au sein du pays ou en dehors. Abolition de toutes les lois et réglementations qui restreignent le droit des femmes dans le choix de leur habillement, de leur emploi ou de leurs relations sociales. Interdiction de toute forme de ségrégation entre hommes et femmes dans les lieux publics, les établissements, les assemblées, les meetings et les transports publics. Education mixte à tous les niveaux. Interdiction dans toute correspondance et discours officiel par l'état ou des autorités et établissements privés des titres telles que mademoiselle, madame, soeur ou toute autre appellation qui définit une femme par sa position vis-à-vis d'un homme. Interdiction de toute interférence par quelque autorité, membres de la famille ou proches, dans la vie des femmes et dans leurs relations personnelles, émotionnelles et sexuelles. Interdiction de toute forme de traitement dégradant, chauviniste mâle, patriarcale et inégal envers les femmes par les institutions publiques. Interdiction de toute référence au genre dans les offres d'emploi. Elimination de tout préjugé et référence dégradante pour les femmes dans les livres et matériels éducatifs, et inclusion, à la place, de cours spéciaux et de matériels pédagogiques sur la question de l'égalité des femmes. Formation de bureau de contrôle et de départements légaux pour traiter les cas de harcèlement et de discrimination contre les femmes. 6. Action directe par les autorités compétentes de l'état pour combattre le chauvinisme mâle et la culture anti-femmes dans la société. Soutien et encouragement aux organisations non-gouvernementales de femmes. Droits égaux pour tous les résidents du pays, indépendamment de leur nationalité 1 – Pleine et inconditionnelle égalité de tous les résidents d'Iran, indépendamment de leur citoyenneté, pour tous les droits et devoirs légaux, individuels, civils, sociaux et pour la sécurité sociale. 2 – Egale application des lois sur le travail et la sécurité sociale à tous les travailleurs indépendamment de leur nationalité. 3 – Liberté d'entrée, de résidence, de permis de travail, d'assurance, pour toutes celles et ceux qui demandent à résider en Iran. Prohibition de la discrimination raciale Le Parti communiste-ouvrier combat résolument contre le racisme et toute forme de préjugé raciste. Non seulement les lois du pays doivent explicitement prohiber toute discrimination raciale, mais aussi mettre l'accent sur l'opposition à la discrimination raciste autour du monde, qui doit faire partie de la politique extérieure permanente. Elimination de l'oppression nationale Le Parti communiste-ouvrier soutient l'élimination complète des discriminations nationales et de toute forme de discrimination nationale dans les lois du pays et dans la politique gouvernementale. Le Parti considère le nationalisme, l'identité nationale et la fierté nationale comme des notions très arriérées et dangereuses qui nient l'identité humaine universelle du peuple et étouffe la cause de l'égalité et de la liberté. Le Parti est strictement opposé à toute catégorisation de la population selon la nationalité et toute définition d'une identité nationale d'un peuple. Il soutient la mise en place d'un système dans le lequel tous les résidents, indépendamment de leur nationalité, ont des droits égaux comme membres de la société et où aucune discrimination, négative ou positive, n'est exercée sur la base de la nationalité. Comme principe général, le Parti communiste-ouvrier soutient que les gens d'origines nationales différentes doivent vivre comme des citoyens libres avec des droits égaux au sein d'entités nationales plus larges. Cela renforce les rangs des travailleurs pour la lutte de classe. Néanmoins, dans les cas où l'histoire de l'oppression nationale ont rendus a coexistence dans un état commun difficile, le Parti reconnaît le droit des nationalités opprimées, si elles le choisissent par une référendum directe et libre, de faire sécession et de former un état indépendant. La question Kurde En regardant la longue histoire de l'oppression nationale contre le peuple Kurde dans tous les pays de la région, et l'élimination sanglante des mouvements de protestation et des luttes pour l'autonomie du Kurdistan iranien aussi bien sous le régime du Shah que sous le régime Islamique, le Parti communiste-ouvrier reconnaît, le principe du droit de séparation du peuple Kurde de l'Iran pour former un état indépendant à travers un référendum libre. Le Parti condamner toute action violente ou militaire pour empêcher l'exercice de ce libre choix. Le Parti communiste-ouvrier appelle à la résolution immédiate de la question Kurde en Iran par le moyen d'un référendum dans les régions habitées par des kurdes dans l'ouest de l'Iran, sous la supervision d'une instance internationale reconnue. Untel référendum doit être tenu après le retrait des forces militaires du gouvernement central et une période d'activité libre pour tous les partis politiques au Kurdistan pour informer la population de leurs programmes, leurs positions et leurs conceptions. De manière générale, le Parti communiste-ouvrier ne favorisa, à n'importe quel moment, la sécession du Kurdistan que s'il est hautement probable que cela ouvrira la voie à plus des droits civils plus progressistes et un environnement économique et social plus sûr et meilleur pour les travailleurs du Kurdistan. La position officielle du Parti sera décidée en fonction des intérêts de la classe ouvrière dans son ensemble et des travailleurs du Kurdistan en particulier, après une appréciation concrète de la situation à ce moment. Le Parti communiste-ouvrier considère l'idée d'une autonomie Kurde, revendiquée par les forces nationalistes au Kurdistan, non comme un pas en avant, mais comme une façon de perpétuer les identités nationales kurdes et non-kurdes dans un même cadre national L'autonomie nationale est un lien pour éterniser et légitimer officiellement les divisions nationales, et permettre la continuation des conflits nationaux dans les années à venir. Le Parti communiste-ouvrier considère comme invalide et illégal toute décision sur le futur du Kurdistan par une décision unilatérale du gouvernement, ou comme résultat de négations entre le gouvernement central et les partis locaux, mis en place sans le consentement explicite de la population du Kurdistan elle-même dans un référendum libre et ouvert.
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