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23 juillet 2010

France: "La question d'un lien entre les travailleurs et les étudiants est immédiat" (Daniel Bensaïd - Mars 2006)

 

Daniel Bensaïd, dans cette entrevue avec Socialist Worker, une réflexion sur la bataille actuelle des étudiants français et de ses comparaisons avec les mouvements étudiants du passé.

Comme quelqu'un qui a participé à des mobilisations de mai 1968, que pensez-vous sont les principales similitudes et les différences entre ces événements et ce qui se passe aujourd'hui?

Il ya beaucoup de différences plus que des similitudes. En réalité, le mouvement étudiant de 1968 a été importante, mais le mouvement minoritaire, même jusqu'à la nuit des barricades »le 10 mai.

L'autre différence réside dans les motifs du mouvement. En 1968, l'étincelle a été une manifestation contre la guerre du Vietnam. Les thèmes étaient très internationaliste - la solidarité avec le Vietnam, et avec les étudiants allemands et polonais.

En plus de ces questions ont été d'autres, comme la question de la cité universitaire mixte de résidence.

Le mouvement actuel est directement fondée sur une question sociale - la destruction de la réglementation du travail et la précarisation généralisée de l'emploi, qui est commun à la fois aux jeunes dans l'éducation et aux travailleurs. La question du lien, et pas seulement la solidarité, entre les deux est donc immédiate.

Enfin, la différence fondamentale est le contexte général et en particulier avec le taux de chômage moyen pèse sur les choses. En 1968, les chômeurs ont été dénombrés dans des dizaines de milliers dans une période de grande expansion, afin que les élèves avaient pas de soucis quant à l'avenir.

Aujourd'hui, six millions de personnes sont soit sans emploi ou emplois précaires, et au cours des dernières années, nous avons connu une série de défaites sociales, malgré les grands mouvements de 1995 sur les services publics, et de 2003 sur les retraites. Ainsi, l'équilibre des forces que le mouvement actuel est intervenu en est, au départ, très défavorable.

En 1968, et de nouveau en 1986, le mouvement étudiant a été suivie par des grèves. Quel est le lien entre les mobilisations actuelles et le mouvement syndical?

Le lien est naturel, et le mouvement ouvrier est moins fermé, voire hostile, à ce qu'il était pour les étudiants en 1968.

Au moment où cette hostilité ou méfiance, a été favorisée notamment par la démagogie ouvriériste du Parti communiste et de la fédération CGT des syndicats, qui contrôlait la grande bastions du mouvement ouvrier.

Aujourd'hui, les relations ne sont pas fermés. D'une part la capacité des machines bureaucratiques de contrôler les choses a été considérablement affaiblie.

D'autre part l'expansion de l'enseignement secondaire et supérieur signifie qu'il n'est plus possible de représenter les étudiants comme une couche de la classe moyenne exclusivement.

Mais la bureaucratie syndicale continue d'agir comme un frein, comme on peut le voir sur leur lenteur à appeler à une grève générale. Après les grandes manifestations du 18 Mars ce serait la seule façon de prendre les choses à un autre niveau et, peut-être, rendre le gouvernement de céder.

CGT Bernard Thibault a leader soulevé la perspective d'une grève générale contre le CPE. Quel rôle sont les principales confédérations syndicales - la CGT, Force ouvrière et la CFDT - jouer dans le mouvement?

Tous les syndicats se sont déclarés contre le CPE et ont appelé à des journées d'action. Mais le 7 Mars que Force Ouvrière a donné un avis officiel de la grève, ce qui permet à ses membres de participer. La CFDT se traîne les pieds.

Et la CGT ne l'a pas tout ce qu'il aurait pu le faire le 18 Mars à mobiliser au-delà de son appareil (ce qui est considérable). Jusqu'à présent, en dehors de la fédération des enseignants FSU, qui met de l'avant une proposition claire pour faits de grève, il semble que les confédérations se préparent pour une autre mobilisation assez loin - le 28 ou 30 Mars - qui est pour nous beaucoup trop tard .

Cela risque de laisser le mouvement dégénère, et rappelle des souvenirs mal de dos de ce genre de blocage bureaucratique qui a caractérisé les manœuvres qui ont épuisé le mouvement 2003 contre la réforme des retraites.

Les organisations politiques semblent avoir un profil bas dans le mouvement étudiant. Comment pouvons-nous expliquer cela?

Les organisations politiques sont faibles chez les étudiants. Les trois forces les plus visibles sont un courant socialiste (identification avec le Parti socialiste Henri Emmanuelli MP) qui contrôle l'Union des étudiants UNEF, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), et un groupe anarchiste nébuleux.

Le Parti communiste soutient le mouvement, mais elle est très faible chez les étudiants. La majorité au sein du Parti socialiste tient à profiter de la façon dont le gouvernement a été discréditée, avec une élection présidentielle prévue en 2007.

Dans le même temps elle a peur que si le mouvement devient trop forte, il permettra d'approfondir les contradictions du parti et de bénéficier, si ce n'est à la marge, la gauche radicale anti-néolibéral. La LCR Olivier Besancenot est la seule personnalité politique qui est à la fois jeune et populaire dans le mouvement.

Une victoire contre le CPE, il sera difficile pour le gouvernement de mener une politique néo-libérale. Pourrait-elle également plus facile pour la gauche à s'unir contre le néo-libéralisme?

Cette victoire n'a pas été encore gagné. Il ya beaucoup à être joué dans la semaine à venir. Une victoire serait la première défaite infligée par la rue contre les réformes néo-libérales contre de nombreuses années.

Mais cela seul ne suffira pas à renverser l'équilibre des forces et, surtout, de donner au mouvement social un moyen crédible d'expression politique, car il ne contribuera guère à modifier l'équilibre politique des forces.

Il est probable que le Parti socialiste serait en mesure de canaliser les espoirs en un changement de gouvernement perçu comme un moindre mal - même si Ségolène Royale, l'un de ses principaux candidats, est déjà chanter les louanges de Tony Blair.

La question cruciale reste identification s'est poursuivie avec les thèmes de la campagne pour une gauche «non» au référendum sur la Constitution de l'Union européenne, et celle d'une future alliance gouvernementale.

Le probable résultat le plus, c'est que les anciens membres de l'ancien premier ministre Lionel Jospin coalition ex deviendra satellites du Parti socialiste dans un scénario à la Romano Prodi (en Italie, où les sections de la gauche ont formé une alliance électorale avec la social-démocratie "mainstream"). La question d'un anti-capitaliste véritable alternative reste donc la question clé.

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