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2 août 2010

R.A.F, Action Directe, Brigate Rosse, Cellules communistes combattantes : retour sur les années de plomb

On désigne par années de plomb la période d'effervescence de groupes terroristes d'extrême gauche comme d'extrême droite (même si ce sont ceux d'extrême gauche qu'on a eu tendance à prendre pour cible) allant de la fin des années 60 à la chute du mur de Berlin. Mais intéressons nous un peu à la psychologie politique de ces groupes, quel était le profil d'un membre de la "bande à Baader" ou d'un membre des Brigades Rouges ?

D'abord comment des militants politique peuvent il passé de l'action légale (élections, manifestations, boycott...) à l'action illégale (destructions de biens, attentats, prise d'otage, meurtres...) ? Il faut comprendre ce qu'était la fin des années soixante en Europe de l'Ouest, partout les milieux étudiants et ouvriers étaient en effervescence. La France connaissait les grèves de Mai 68, l'Allemagne des protestations contre les bases militaires américaines où se préparaient les offensives contre le Vietnam... Cette agitation politique s'accompagnait de réflexion théorique "gauchiste" flirtant entre Maoïsme, Anarchisme, Trotskisme... Mais si pour le milieux ouvriers, par tradition ou par fatalisme, on se tournait vers la voie parlementaire, les étudiants en avaient assez d'être trahi par la classe politique social-démocrate ou libérale, pour eux, il était nécessaire de constituer un contre-pouvoir extraparlementaire. 

C'est en Allemagne qu'apparait le premier de ces groupes avec pour chez de fil Andreas Baader. "La bande à Baader" organise dès avril 1968 l'incendie de deux magasins. Le 15 Mai 1970, Baader s'évade avec la complicité de la journaliste Ulrike Meinhof et le 5 Juin, le groupe devient officiellement la Rote Armee Fraktion (Fraction Armée Rouge) avec la publication du texte "Construire l'armée rouge". Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les actions de R.A.F ne sont pas dans le but pour les membres de s'enrichir, lorsqu'ils braquent des banques, c'est pour financer leurs actions et mêmes ces braquages ont une signification politique : pour eux, il s'agit d'expropriation. L'action de la bande à Baader n'est pas une action criminelle mais une action anticapitaliste, anti-impérialiste comme en témoigne leurs attentats contre les bases militaires américaines. Sur le modèle de la guérilla urbaine, le groupe a relancé un mode d'action qui avait disparu depuis le début du siècle. Puis lors de leur emprisonnement, les membres ont continué la lutte contre le traitement infligé aux prisonniers politique, contre les conditions carcérales. Mort dans de mystérieuses conditions, les leaders de R.A.F ont "été suicidé par la prison" en Octobre 1977

En Septembre 1970, apparait en Italie le groupe Brigate Rossa qui comme R.A.F s'oppose à la guerre du Vietnam et contre la corruption politique dans leur pays. De même que les camarades allemands, c'est une lutte anticapitaliste et anti-impérialiste qui se cachait derrière chacune de leurs actions.

Plus tardivement, en 1979, le groupe Action Directe qui tire son nom d'une doctrine anarchiste prend les chemins de la lutte armée et de la guerilla urbaine pour les mêmes raisons. Plusieurs de ses membres dont Jean-Marc Rouillan et Georges Cipriani, d'autres comme Nathalie Ménigon et Régis Schleicher bénificient d'une semi-liberté. Enfin d'autre son aujourd'hui décédé tel Joëlle Aubron qui était atteinte d'un cancer du poumon.

Aujourd'hui, c'est méthode de lutte armée, d'actions directes, de guérillas urbaines nous paraissent dépassés, obsolètes, peut être parce qu'elles le sont. Mais une question se pose, pouvont nous reprocher à ces femmes et à ces hommes qui sont nos camarades, qui se sont battu pour notre avenir ; pouvons nous leur reprocher d'avoir choisi une méthode, qui n'était pas la bonne, mais qui dans le contexte historique, dans le bourbier pseudo-démocratique, dans le marasme politico-militaire des années de plomb, était la seule solution qu'ils aient trouvé à l'époque pour faire entendre une voie : celle des travailleurs.

Certes, la lutte armée n'est pas la solution qui correspond à notre situation historique, seulement, il suffirait de peu pour que de jeunes gens brillants et plein de bonne volonté reprennent le chemin de la guérilla urbaine. Pour moi, il existe une voie autre qui était au coeur des réflexions à la fin des année 60, qui l'a été en Russie en 1905, en France en 1871 et qui est toujours d'actualité, celui d'un contre-pouvoir extraparlementaire.

Ce texte est disponible sur le forum dans les catégories "Histoire" et "Politique" afin de débattre d'une part de l'aspect purement historique (contexte de guerre froide ect...) d'autre part de la dimension politique des actions.

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