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5 décembre 2009

Identité nationale ? "Les travailleurs n'ont pas de patrie"(Karl Marx et Friedrich Engels)

Ah, les bons réflexes pétinistes de notre bon sinistre de l'identité nationale et ex-socialiste Eric Besson ! Il est vrai que depuis les années 40, le mythe de la nation était le cheval de bataille de l'extrême droite, il est aujourd'hui celui de la "droite décomplexé". La Nation, comment un si petit mot peut il faire autant de mal ?

Nous ne le répéterons jamais assez, "les mots sont sorti tous malade du XXème siècle" (Daniel Bensaïd) et cela permet une grande marge de manoeuvre aux défenseurs d'un nationalisme exacerbé comme nous l'a prouvé l'affiche du FN qui reprenait fièrement la citation de Jaurès « A celui qui n’a plus rien, la Patrie est son seul bien ! ». Mais il faut bien comprendre que l'idée même de Nation est trompeuse et a évolué au cours du temps.

 C'est au XVIIIème siècle que le terme de nation prend un premier sens : la Nation désigne le peuple souverain face au Roi représentant du peuple, il est évident que cette notion est resté minoritaire jusqu'en 1789-1791. D'ailleurs, c'est sous la révolution que la Nation devient le symbole unificateur du peuple qui résiste aux armées des royauté s étrangères. 

Au XIXème siècle, le terme de "Nation" est détourné par la bourgeoisie pré-industrielle et sert désormais l'intérêt bourgeois et la mise en concurrence des travailleurs de tout les pays. C'est dans ce contexte pré-industriel que Marx écrit en 1847 "PROLÉTAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS !" ce qui revient à défier directement les  compagnie bourgeoise. Comme disait Paul Lafargue dans Socialisme et Internationalisme en Juin 1905 "cette raison sociale ne représente que les intérêts économiques et politiques de la classe dominante."

Entre la fin du XIXème siècle et le début du XXème, "Nation" ou plutôt "nationalisme" prend sa signification actuelle. En pleine crise économique, il faut trouver le bouc émissaire : "le juif allemand" en France, "le barbare français" en Allemagne... Pour protéger la soi-disant Nation, il faut combattre l'étranger ! Pour le profit des bourgeoisies nationales, des travailleurs internationaux ont été les victimes du premier conflit mondial. Comme l'a dit Karl Liebknecht en 1915 : "L'ennemi principal est dans votre propre pays !" et cet ennemi, c'est l'impérialisme bourgeois.

 

POUR UNE IDENTITE INTERNATIONALE

Comment pourrions nous avoir une identité nationale, alors que toute Nation est un creusé de cultures, de langues, de traditions... Nous ne pouvons pas parler d'une pseudo-identité nationale, mais nous devons parler de l'identité internationale des travailleurs.

I- Des hymnes et des chants :

Chaque fois que le peuple a lutté contre la classe dirigeante, les poètes ont mit leur plume à contribution. Ainsi lors de la Commune de Paris naissent des chants qui se sont propagé dans le prolétariat international tels que Le temps des cerises et La semaine sanglante  (Le temps des cerises a été reprise dernièrement par Noir Désir), Le Drapeau Rouge (ici la version de 1877) et bien sûr L'internationale reprise comme hymne de l'Union Soviétique, ce qui a pu la rendre un peu moins populaire.

En 1905, un poème écrit en 1893 devient l'hymne de résistance contre le tsarisme, il sera reprit lors de la révolution de 1917 : La Varsovienne

Les Etats-Unis ne sont pas en reste avec leur chanson hommage à Joe Hill, grand leader syndical.

L'Allemagne aussi a sa place avec L'Appel du Komintern composé pour les 10 ans de l'Internationale Communiste.

Nous arrivons en 36, à la guerre d'Espagne et à l'apogée des fascismes en Europe. L'hymne de la CNT (première force politique en Espagne en 1936 était sur l'air de la Varsovienne et s'était renommé A las Barricadas

Durant la seconde guerre mondiale, deux chants de résistance deviennent mondialement célèbre : Le Chant des Partisans en France et Bella Ciao en Italie.

Et évidement comment faire sans citer les chants d'Amérique latine tels que El Pueblo Unido ou Hasta Siempre en Hommage à Commandant Ernesto Guevara (dit Che Guevara).

J'en passe mais la liste serait encore longue.

II- Des Hommes et des Femmes :

Si on voulait remonter aux origines, il faudrait parler des premiers esclaves grecs à s'être révolté mais allons au plus proche. Commençons par les femmes :

La révolutionnaire anarchiste la plus célèbre est certainement la Communarde Louise Michel, institutrice, déportée de 1871 à 1880, elle fut sous la commune Propagandiste, garde au 61e bataillon de Montmartre, ambulancière, et combattante. Est il nécessaire de rappeler que les femmes ont été à l'avant garde de la Commune de Paris ? elles furent les premières à se saisir des canons !

Comment parler de militantes révolutionnaires sans citer Rosa Luxemburg, la militante marxiste assassiné par les socio-démocrates, elle reste une référence particulièrement pour ses brillants ouvrages d'économie politique, mais aussi pour ses écrits sur les rapports entre masses, parti et syndicat. Elle fut aussi la co-fondatrice de la Ligue Spartakiste et de KPD (Parti Communiste Allemands).

Socialiste russe à partir de 1899, spécialisée dans les questions féminines, auteur de nombreux ouvrages sur la question. Menchévique, puis bolchévique, Kollontaï nait dans une famille bourgeoise où elle reçoit une éducation très traditionelle. Tout au long de l'année 1917 Kollontaï soutient inconditionnellement Lénine, vote notamment en faveur de l'insurrection contre Zinoviev et Kamenev. Nommée commissaire du peuple à l'Assistance publique [Santé] de novembre 1917 à mars 1918, elle organise de nombreuses conférences ainsi que le 1° congrès panrusse des ouvrières, puis fonde l'Opposition Ouvrière avec A. Chliapnikov. A partir de 1923-24, elle occupe divers postes dans la diplomatie. A ce titre, elle obtient la reconnaissance de l'URSS par la Norvège, le retour en URSS de l'or déposé par Kerensky dans les banques suédoises, et négocie l'armistice en Finlande en 1944. Aleksandra Kollontaï est une des rares bolchéviques d'importance à n'avoir pas été liquidée par Staline et sa machine.

Nous ne pouvons pas faire l'impasse sur Angela Davis, déjà cité dans le blog.

Chez les Hommes, bien nous pourrions commencer par le révolutionnaire Gracchus Babeuf qui est considéré comme le précurseur du communisme. Citons aussi Auguste Blanqui, frère d'un économiste libéral, il a dédié sa vie à lutter contre le pouvoir bourgeois qui s'est progressivement installé au XIXème siècle.

Comment parler du mouvement ouvrier international sans parler des hommes qui ont fondé cet esprit d'Association International des Travailleurs : Karl Marx, Friedrich Engels, Pierre-Joseph Proudhon, Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine...

N'oublions pas non plus, ceux qui ont continué leur oeuvre dans la Deuxième Internationale : Jean Jaurès, Paul Lafargue (le beau fils de Marx), Jules Guesde, Karl Liebknecht (Co-fondateur du KPD et de la Ligue Spartakiste), Vladimir Illich Oulianov (dit Lénine)...

Parlons aussi de ceux qui sont mort pour s'être battu contre les dérives stalinienne des partis communistes mondiaux et en tête d'affiche Lev Davidovich Bronstein (dit Léon Trotsky), mais aussi Ernest Mandel, Nahuel Moreno, parlons de ceux qui voulaient une autre voix pour le communisme tel que le "conseilliste" Antonio Gramsci...

Enfin, parlons de ceux qui se sont battu en Amérique latine, en Afrique, en Arabie et en Asie, à commencer par "El Che" Ernesto Guevara, l'argentin assassiné en Bolivie après avoir libéré Cuba de la dictature de Batista et avoir tenté de libérer le Congo du colonialisme belges comme l'avait rêvé Patrice Lumumba. Thomas Sankara qui a essayé d'établir un "modèle socialiste africain", Mansoor Hekmat qui a participé à la révolution iranienne puis lutté contre le régime des ayatollas ne peuvent échapper à cette identité ouvrière internationale.

Et bien sûr, n'oublions pas non plus tout les anonymes, les résistants de la seconde guerre mondiale, les travailleurs en lutte, les femmes qui se battent partout dans le monde... Toutes et tous ont leur place ici !  


    

 

   

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